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LES POÈMES DE JEAN RAFENOMANJATO



 

 



18/01/08, clinique
Haïku

L'avenir n'est pas prévisible,
Mais souvent nos visions s'incarnent.
Tourne-toi vers l'Orient
Et le crépuscule
Devient aube.







denise rafenomanjato

Crépuscule d' hiver
61 x 45 cm
Denise Rafenomanjato - 1984

 
 


DANS LE PETIT PRÉ

Écrits d'un autre temps, nostalgie en petite prose poétique :

" ... Comme dans un écrin,
un brin d'herbe à la bouche, Allongé à plat-ventre, j'attends.

Les parfums, les couleurs, font une composition tendresse.

Au plus chaud du jour, sous les arbres on pourra faire la sieste après le pique-nique.

Il ne faut pas oublier de mettre au frais dans le ruisseau la bouteille de vin...

Dans mon livre chantent doucement les poésies et le bonheur est dans le pré.

La cloche de l'église au loin sonne l'élévation, la messe va bientôt finir, elle va arriver.

Les belles fleurs des champs nous tiendront compagnie et nous feront cachette.

Le ciel au-dessus de leurs corolles est tout vibrant d'été et ses nuées légères
donneront peut-être à vêpres quelques éclairs de chaleur, juste avant l'orage du soir.

Dans la cabane allongés sur un lit de paille on pourra se pelotonner dans l'ombre fraîche
et écouter l'orage s'éloigner en mesurant le temps entre les éclairs et le tonnerre.

Puis on rentrera en respirant l'air irisé tout chargé des parfums d'herbe mouillée et qu'éclaire l'arc en ciel ... "

C'était au temps d'avant les peurs de la ville partout.
D'avant castorama, la Xbox et la star'ac.
D'avant que le principe de précaution n'interdise aux enfants d'aller se promener seuls dans les champs...





peintre de lozere

Dans le petit pré
46 x 33 cm
Denise Rafenomanjato - 1981



 
 

 

 


Fleurs d'hiver.
(Haïku)

Sans sève et desséchées,
Mais belles cependant,
Elles parlent de sérénité
Et de l'éternité du temps.

Douceur du soir





Denise Rafenomanjato - fleur d' hiver

Fleurs d' hiver
Denise Rafenomanjato - 1979


 
 

 


17/01/08 Clinique

Impuissance

Au moulin désespoir accroché
Des bestioles crabaques encerclé.

La pensée filigrane déterminée
Derrière les yeux concentre la force hermétique.
Au souffle dévastateur des lèvres serrées
Effacement programmé des bubons métastasiques
L'ange Karolina force du chirurgien
Jette l'homme médecine contre les chiens

Croire comme à "un tableau en miroir"
Où s'installe en bleu la sérénité du soir.

Et la négation de l'impuissance.




Denise Rafenomanjato - impuissance

Impuissance
55 x 46 cm
Denise Rafenomanjato - 1979

 
 




Dans la lumière de l'hiver, la haute tour de guet
Surveille les fluctuations de la solitude et du néant.

Sans doute les puissants fantômes tout armurés
De Gaucelmes, d'Hérail, de Gaules ou de Bertrand
Errent-ils encore dans ruelles de La Garde Guérin.
Mais les Seigneurs Pariers, gardiens de l'Estrada Régordane,
Disparus dans les terreurs du Moyen-âge lointain,
Ne protègent ni ne rançonnent plus personne.

Le chemin de Saint-Gilles s'est enfoui et perdu
Dans les profonds méandres du Chassezac.
Marchands et voyageurs passent aujourd’hui le grand viaduc
Loin à l'ouest, là-bas sur l'autoroute à l'aplomb du soleil.

Et ni vêpres ni matines ne sonnent plus
Au tympan ouvragé et roman de Saint-michel.





denise Rafenomanjato - la Garde Guérin

La Garde Guérin
50 x 38 cm
Denise Rafenomanjato - 1994

 
 

 


.. Je hais le mouvement qui déplace les lignes...
   Baudelaire, la Beauté.

Quelque part sur la Terre,
Le cycle du couchant
L'éternité hors l'Histoire.

Sérénité monochrome, quasi naturelle transparence.
Au-delà des contingences, la Beauté et son immanence.
A contrario, la certitude de l'homme non permanent.

Au-delà de l'horizon embrumé,
Peut-être l'homme et ses cités,
Peut-être l'homme et ses passions
Mais ici on est loin de toute cette vaine agitation.

La terre est plus vaste que ces multitudes
Et plus forte que les fourmis humanoïdes.
Ses éons dissoudront notre histoire, même cataclysmique.






Denise Rafenomanjato - brume du soir

Brume du soir
32 x 46 cm
Denise Rafenomanjato - 1979

 
 

 


Notes, Resguado décrescendo et crescendo
Du blues en la septième mineur:
I’m just a poor wayfaring stranger
Des mains noires se sont posées
Sur la guitare, elle a vraiment pleuré
Avec des voyages et des naufrages
En filigrane du côté des yin et yang.

Le loup-garou et sa suite: les loups roses,
L’hippocampe, clé de sol toute hérissée
Et le violet en arrière plan s’assombrissant,
Métaphorisent
Les correspondances rimbaldiennes:
« Silences traversés des mondes et des anges »
Et font revivre les « transparents » de René Char
Troubadours du siècle d’avant,
D’avant qu’ils ne deviennent les routards
SDF, traînés par des rottweilers braillards.

Ça a plus de gueule les loups roses
Pour exprimer ce qu’est le blues !






Denise Rafenomanjato - la guitare a pleuré

La guitare a pleurée
65 x 54 cm
Denise Rafenomanjato - 1984

 
 

 

 


Tentatives métaphore: le bruit de ses pas

Il faudrait un orage de métaphores,
il pleut des chiens et des chats en discorde.
L'agressivité dresse les tornades fractales
Tout s'arc-boute comme les Prières de pierre.

Alors que l'autodafé est éternel,
Les religions du Livre s'auto-détruisent
Au coeur des terrorismes totalitaires.

Il faudrait un ouragan de pensées,
Balayer les chiasmes, découvrir l'homme:
Primevère, inaccessible sous la névée sanglante.

Boutures inabouties,
Greffons de Lumières infertiles,
Les beaux poèmes vides et vains
Demeurent, inutiles,
Quand les Dieux ont rejoint le Néant.

Seule l'horreur survit aux fluctuations de ces temps mauvais,
Sombres jours.

Il faudrait un tsunami de sourires
Pour noyer les chagrins et le désespoir
Et bousculer les longs corbillards de l'Angoisse.
Mais, l'Espoir, vaincu, pleure.

Mécréances, discrédits,
Insanes références, talon de fer et crocs d'acier.

Ni Lucifer, ni Dieu, ni ange, ni bête
Ne se risquent plus dans ce monde de magie noire,
Seul l'homme demeure et les faux dieux qu'il crée à son image.

Écoute, Ô ma douleur, écoute le pas halluciné du Monde et le piétinement des fous.




Denise Rafenomanjato - le bruit de ses pas

Le bruit de ses pas
Denise Rafenomanjato - 1985

 
 





Lecture du soir:
poème en forme de dissertation

Il faut regarder longtemps le visage qui se détache
sur la pénombre pour entendre cette lecture du soir .

Ou bien il va lire et ses yeux regardent à l'horizon
de son public pour sentir ses attentes afin de trouver
le bon ton et le rythme adéquat de sa lecture .
Ou bien il vient de lire et il observe les réactions
de son auditoire pour mesurer si ce qu'il a lu a été entendu et compris .
Ou bien seul, sans public, il a les yeux fixés sur
ses pensées pour bien élucider le sens des mots qu'il vient de lire .

En tout cas, même s'il lui ressemble, ce n'est pas mon grand-père
me lisant jadis un conte de fée pour m'endormir, il y a trop d'incertitude,
voire d'inquiétude, dans ce regard pour qu'il porte simplement une berceuse.

Ce n'est pas non plus la psalmonation orante d'une leçon rituelle lors
de l'office nocturne d'un monastère : le psaume ne peut qu'énoncer des certitudes.

Cela pourrait être, en revanche, la réussite du maître capable d'engrener les
verbes, si difficiles à mettre ensemble, que sont enseigner et apprendre.

L'enjeu de cette lecture du soir, avec ce regard méditatif, est bien de faire sens,
de faire supplément de sens, de faire adhérence additive avec la culture
du lecteur et, éventuellement, émergence positive avec l'esprit d'autres auditeurs.

Il y a tellement de concentration, portée par la composition elle-même,
qui met en haut relief uniquement l'esprit et le livre, que l'oeuvre exprime
cette situation exceptionnelle de résonance que la lecture produit
parfois entre les mots du texte et la culture déjà là.

Le regard attentif et volontaire donne au verbe toute sa force initiatique.

Même s'ils n'explicitent pas les circonstances, les traits posés sur la toile
imposent entre celui qui regarde le tableau et le peintre derrière son oeuvre
une relation intellectuelle bien plus intense que ne pourrait
le faire une quelconque photographie .

L'Art suppose une volonté et l'oeuvre aboutie est celle qui porte
cette orientation du sens .

Mais l'alchimie esthétique ne peut s'accomplir que dans l'altérité
d'une culture qui reçoit et transcende la volonté et le sens initiaux.






Denise Rafenomanjato - lecture du soir

Lecture du soir
29 x 38 cm
Denise Rafenomanjato - 1984
 
 




Petite erre du soir

Dans le spectacle des cieux, au couchant
J'ai revu l'eternel retour de shaïtan

et toujours ainsi va le manichéisme
Les lunes froides et les astres morts
vont, bien sur, vaincre l'astre déclinant.

La fleur au chapeau, le mépris aux lèvres
shaïtan déploie son rayon vert.
Et l'astre impérial accepte la nuit sur terre

La nuit aux yeux verts enveloppe lentement
L'astre et ses derniers feux couleur d'or
Et le rayon vert consomme le schisme

Ainsi la petite erre du soir tourne la page
Et la nuit verte rejoue la chute de l'ange.





Denise Rafenomanjato - petit erre du soir

Petite erre du soir
50 x 61 cm
Denise Rafenomanjato -
1978
 
 



  Haïku

En contrepoint de la "fleur mortelle".

Le chat ne sait rien mais pressent,
Elle m'attend.

Les fleurs des cerisiers apporteront leurs fragrances
Aux matins de ma renaissance.

Au-delà du cycle des saisons, la spirale d'une nouvelle espérance.





Denise Rafenomanjato - printemps

Printemps
Denise Rafenomanjato - 1981

 
 




Poisson pêcheur

Comme un étrange hommage Botticello Boschien,
La décomposition savante des gestes peints
Symbolise la vanité de la pureté du beau en soi,
Toujours dégradée par les jeux de la vie et des passions.

Au jardin des délices, éternellement appontée,
La nef des fous résonne de Te Deum déjantés,
Satyres en rut et succubes échevelées,
Autant que nymphes, muses et bonnes fées,
Consument la beauté de Vénus.

Le cordon ombilical hypertendu
Stigmatise la copulation inhumaine et malsaine
Qui a engendré le chant mortel des sirènes.
Les flots agressifs, agités par le rapt profanatoire
Vont, paradoxalement, noyer le poisson pestilentiel,
Monstre aérobie, violeur et fils de la magie noire.

Mais puisque le non-humain est une hypothèse du peintre,
Convenir alors que l'oeuf de vélociraptor montre
L'inexorable finitude des mondes, même virtuels.





Denise Rafenomanjato - poisson pêcheur

Poisson pêcheur
Denise Rafenomanjato - 1981

 
 

 

 


Inventaire Margeride

Gladiators millénaires, fantômes, Javols,
La bête, statue d'acier, Marvejols.
Un Connétable, les routiers versus Du Guesclin,
Entre Chateauneuf et la Garde Guérin.

Les fous, et les juifs, sauvés à St-Alban.
Même un ambassadeur aux Laubies.
Et les loups entre Aubrac et St-Denis.
Les mères de ma mère, aux Bonals, St-Amands.
Accouchement sur la table de la cuisine
St-Paul le Froid, eau chaude et morphine,
Mon père, homme médecine à Saugues.
Coufour, week-end, entre Mende et Saugues
Congère, dans le virage, détour par l'aval du col.
Célestin Trauchesec, gentil cousin, maître d'école,
Apprendre à lire à St-Symphorien,
écolier, réveur, bon à rien!
Et parler patois en tuant le cochon.
Aligot, saucisse, laguiole, dans le buron.

And time goes on, that ways,          
"those where the days,"           

2003, au col des trois soeurs
What a wonderfull world, and crying Patti
Merde, Maman, pourquoi t'es partie?
2003, au col des trois sœurs.

Donc,
À la cloture de l'inventaire,
En descendant du col,
traversez, sur un air de jazz cool,
Le pont des 7 trous.
Montez aux bouviers, faire ripaille,
Saucisse sèche, cèpes et tripoux .
Chantez, dansez, et good bye!
Là-bas disparaitre,
Entre bruyère et ajoncs.



 

Le pont des 7 trous

Pont des 7 trous
38 x 45 cm
Denise Rafenomanjato - 1980

 


tableau de pierre sastourné

Dessin de Pierre Sastourné
 
 

 



Rolling stone

Mike the lips,
Demi-siècle lippu,
N'amasse pas mousse
Mais des pounds à l’once !
Drugs call hard girls
Au Sabbath sympathical.
Peints en noir, les adultères
D'immaculée Lady Jane persévèrent
Dans la frustration insatisfaite
Malgré les bonds du valet hystérique
Au rythme des flashes du light show,
Dans les stridences du rock'n'roll show.

Those where the days my friends…
And the day of Pearly Spencer that was.
On that highway of my life.





Rock - rock and roll

Rock
Denise Rafenomanjato - 1989

 
 




Vu de Birdland près de bételgeuse
(600 années-lumière dans la constellation d'Orion)
Super géante rouge.
Décentrée...

Marlon brando fait rouler ses muscles sous le T-shirt moulant.
Mais le roi des oiseaux a l'oeil sur le motard humanoïde.

Au carrefour des galaxies
Quelques champignons vénéneux décomposent les effluves du léthé
Afin de rendre éternel l'oubli de la violence et du plaisir
Qui s'étaient incarnés sur les quais.
La cloche de bronze tinte à la porte du caravansérail interstellaire.
Où les talibans fedaykins de Dune machent l'épice.
Le voilier quantique repartira sans elle,
Livrée aux yeux pervers du roi de Birdland.








denise Rafenomanjato - sur les quais

Sur les quais
47 x 57 cm
Denise Rafenomanjato - 1987


 
 

 


Y en a qui savent tout

Quand l'infinie douleur
Glace soleil noir,
Quand les bulles d'horreur
Éclatent désespoir,

Quand les clones de la mort
Jonglent avec nos remords,

Je ne sais plus,
Pourquoi pars-tu ?
Rester pourtant
La force des survivants,
Ensembles.
Sentinelles.

Rester avec elle
L'enlacer, chasser
Peurs et cris de désespoir,
Réciter les chants d'espoir,
Pourquoi pas, prier,
Pleurer avec elle.

Et clones délétères
Omniscients
Malfaisants
Retournent poussière.




Denise Rafenomanjato - y en a qui savent tout

Y'en a qui savent tout
Ils font des bulles
54 x 65 cm
Denise Rafenomanjato - 1985

 
 

 


Western

Géographie du far-west
Paysage de canyon,
Erosion du désert,
Sans issue, sans échappatoire,
Lumière solaire, soleil de feu.

Vent d’ouest :
Portant le rouge
Des carabines terrifiantes
Des longs manteaux de la mort.
Pas de quartier :
Par un déséquilibre mortel,
Tenir puis lâcher prise.
Mourir sur un air d’harmonica.

Alors vengeance fatale,
Dialogues gravés de toute éternité.
Pour un rituel de vendetta,
violences inéluctables, 
Mortelle poursuite,
Meurtres inassouvis.
Douleur infinie inhumaine
contrepartie impossible.

Sauf dans la fixité des regards
Dans l’immobile symbolique du duel
Sous le soleil de plomb de la Death Valley
A l’ombre du Stetson
l’instantané automatisme de la mort.

Et toujours le vent tourbillonnant
qui soulève la poussière
Devant les portes du saloon.



Denise Rafenomanjato - western

Western
73 x 63 cm
Denise Rafenomanjato - 1989


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