Le loup des nuages . Yeux verts
Suspendue, au fil des ouragans, passe la présence gémelle
De la louve incarnée sur le paysage d'hiver couvert de neige .
Les bleus gelaient les cieux et la terre
Avec la Bête qui hantait la lande
Un loup-garou féminin présidait aux chasses d'Ysengrin
Et la beauté était maîtresse de la horde.
Depuis le tableau onirique occupe l'espace central
De la toile comme pour cacher la terrifiante
Solitude froide de l'Aubrac sous la chape hivernale :
Mieux que la louve du Gévaudan, la tourmente
Peut tuer dans les stridences du blizzard. Mais si l'on se laisse aller aux cauchemars ...
Et quand le souffle devient givre autour des arbres décharnés
La ronde perplexe de la louve aux yeux verts cristallise en folie glacée .
Comme si la Comtesse Barthory était venue visiter les hautes terres de l'Aubrac pour partager
Avec quelque roi sans divertissement les ébats de sa louve royale aux mâchoires d'acier.
Moult bergères et bergers auraient alors disparu dans le souffle démoniaque des vents verglaçants
Même si le tableau ne projette pas forcement des fantasmes d'ogre ou d'ogresse aussi sanglants .
Jean
Rafenomanjato |