La
Margeride sous la neige
Au
détour de Noël, début janvier
C'est déjà le premier redoux,
la glace fond avec la boue
mais le froid va revenir dès février.
Et
l'on sent bien que les prés vont à nouveau geler,
Car le ciel est resté si froid et glacé.
Ce
gris a pourtant une légèreté qui est portée
par la lumière verte qui l'imprègne
Et comme d'étranges moutons laiteux,
les nuées fond un diadème vaporeux
au monts qui se détâchent sur l'horizon
Verts
et marrons les genêts on leur triste nudité hivernale,
on ne peut les regarder sans trembler et frisonner doucement avec eux
Cloués
aux bois de bouleau noirci de n'avoir plus de sève,
les fils barbelés enserrent le chemin d'herbe, de neige, et de
gadoue
où les dernières bousses se délitent depuis le
temps que nul troupeau n'est passé.
Là-bas,
au bout des prés, on devine le ruisseau,
on n'y peut plus faire de glissades: c'est normal le temps de l'école
est de retour.
Mais quelques plaques de glace subsistent,
sans doute le froid reviendra avant qu'elles n'aient fondues.
Au
loin, vers Saugues, les monts restent couverts.
La Margeride, prend un temps de respiration,
au coeur de la froidure, la tourmente mortelle va bientôt revenir.
Ici,
il y a quelques siècles, la Bête venait parfois prendre
sa dîme.
Jean
Rafenomanjato |