A quoi ils jouent ?
Sur
l'autre versant du monde,
Au verso de nos écrans plasma,
De Babylone à Tréblinka, du Rwanda à Chatilla,
L'éternelle actualité de l'immonde.
Derrière
la géométrie barbelée,
Loin de la douceur angevine et du petit Liré,
L'infinie patience des camps
Perpétue le massacre des innocents.
L'enfance
volée, à l'école de la haine,
Dans une aphasie hiératique et obscène,
Exprime la force infinie du malheur
Et la folie gravée dans les regards de la peur.
Puis
l'explosion, ici, de la désespérance
Piétine nos égoïsmes et nos indifférences,
Et la honte du Père qui sait le cataclysme
De la fascinante mutation de l'enfant en ange du terrorisme.
Jean
Rafenomanjato |