Silence
Quelque
part au bout de la lande,
dans les hautes terres,
dans cette couleur verte et blafarde des soirs de colère
personne ne t'attend.
Et
le hurlement des vents déferlants
crée un silence assourdissant.
Presque
deux lunes, l'une rectangulaire,
halo blanc autour d'un coeur obscur, l'autre lunaire
mais aussi parcourue des cinglances des vents contraires
dans un ciel si noir et sombre
que l'idée même de liberté
a quelque chose d'absurde
et de totalement improbable.
Il
semble que la nuit est plus terrifiante
quand les deux astres marquent l'ailleurs absolu du passage.
les nuées, les a-plats ocres, blancs, verts, ou noirs,
s'étirent sous la violence des vents planétaires
qui déferlent sous le ciel blême et obscur.
Courbés
de toute éternité, les sapins rouges,
et les squelettes carmin des bouleaux définitivement sans feuilles,
sont les boussoles martyres des tourbillons implacaples.
les pôles de cet astre noir sont aux lieux de naissance et de
mort
de tous les cyclones échevelés.
La
neige est sale, sans doute d'ammoniac et de souffre.
S'y reflètent les trainées du ciel,
et les ombres floues, désorientées, marquent l'impossible
verticalité
et l'absence de perspective.
Pourtant
une volonté s'affronte
à l'éternelle polarité de la tempête.
l'ombre rouge en forme d'homme avance.
la
volonté incarnée vient à bout de la désespérance.
Jean
Rafenomanjato |